LA PARTICIPATION DES FEMMES DANS LA GESTION FORESTIERE

 Le Groupe d’Action pour Sauver l’Homme et son Environnement (Gashe) a sensibilisé les femmes dans la province de la tshuapa pour leur participation lors de planification et gestion de fonds de développement communautaire issus de l’exploitation forestière.

Dans les zones forestières, les femmes assument souvent la responsabilité de fournir de la nourriture, de l’eau et des combustibles à leurs ménages. Une étude réalisé en Amazonie révèle que les femmes pouvaient identifier une plus large gamme d’espèces végétales à usages alimentaires, médicinaux et autres usages domestiques, par rapport aux hommes[1]. Malgré leurs efforts pour contribuer à la survie des ménages, les femmes sont confrontées à des obstacles sociaux, culturels, économiques et juridiques qui affectent la gouvernance équitable des ressources naturelles, ainsi leurs contributions à la gestion durable de ces ressources risquent d’être perdues[2].

En République Démocratique du Congo, les femmes sont rarement impliquées dans le processus de négociation des clauses sociales de cahier des charges relatives aux contrat de concession forestière. Les besoins relatifs à leur épanouissement ne sont pas pris en compte dans les projets de développement communautaire financés par les fonds issus de l’exploitation industrielle du bois d’œuvre, et elles sont rarement associées dans la gestion de ces fonds. Pourtant les femmes sont plus exposées aux risques lié à la rareté des ressources naturelles[3] et aux méfaits du changement climatiques, car elles dépendent davantage des ressources naturelles menacées.[4]

Pour lutter contre la discrimination des femmes afin qu’elles apportent leurs contributions dans la gestion durable des ressources naturelles, le Groupe d’Action pour Sauve l’Homme et son Environnement (GASHE) a organisé en aout 2021, une série de sensibilisation des femmes dans les communautés locales et peuples Autochtones riverains des concessions forestières des entreprises Industrie Forestière du Congo (IFCO) et Congo Sunflower Forestry Development. Cette sensibilisation réalisée dans deux villages du groupement de Tomb’ekili (Euki), dans la province de la Tshuapa a porté sur le thème : « Le rôle de la femme dans la gestion des ressources naturelles de son environnement » afin de booster les femmes à s’impliquer dans la gestion et la prise des décisions pour contribuer aux actions collectives et à leur épanouissement.

séance de sensibilisation des femmes du village d’Euki animée par l’animatrice communautaire Benitha Bompendju

Réalisé par les animateurs communautaires Benitha Bompendju et Benjamin Linzanza dans le cadre du projet « Suivi Communautaire des forêts en Temps Réel » (STR) appuyé par Rainforest Foundation UK (RFUK), cette activité s’inscrit dans la politique genre de l’ONG GASHE qui lutte contre les inégalités de sexe afin d’assurer à la femme les mêmes droits d’accès aux ressources naturelles de son milieu que l’homme.

Par Benitha Bompedju et Benjamin Linzanza


[1] L. Stloukal, C. Holding, S. Kaaria, F. Guarascio, et N. Gunewardena. “Forests, food security and gender.” Unasylva, 241. 2013. Disponible sur : http://www.fao.org/3/i3482e/i3482e05.pdf

[2]  UICN, Genre et gouvernance des ressources naturelles : Lutter contre les inégalités et autonomiser les femmes pour une gestion durable des écosystèmes    https://portals.iucn.org/union/sites/union/files/doc/iucn-srjs-briefs-gender-nrg-fr_0.pdf

[3] UICN idem

[4] Balgis Osman-Elasha, « Le femmes dans le contexte des changements climatiques ». Disponible sur : https://www.un.org/fr/chronicle/article/le-femmes-dans-le-contexte-des-changements-climatiques

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