GOUVERNANCE FORESRTIERE : ECHANGE SUR L’EXPLOITATION NON-PLANIFIEE PAR COKIBAFODE EN EQUATEUR

En rapport avec différents rapportages des missions des contrôles forestiers réalisées dans la concession COKIBAFODE renseignant que depuis 2018, la société ne détenait aucun document de planification de l’exploitation forestière, entre autres le plan de gestion provisoire et celui d’opération annuelle, GASHE avec l’appui du projet Incubator de APEM, a organisé un atelier d’échanger sur les illégalités observées au sein de la société précitée. Tenu à Mbandaka, ce mardi 15 Novembre 2022 au siège GASHE , ce cadre avait comme objectif de plaider pour l’amélioration de la gouvernance forestière dans la province de l’Equateur.  

La carte de la concession forestière COKIBAFODE à Ingende

En effet, Au cours des échanges, les participants ont été mis à niveau sur l’état de lieu du fonctionnement de société forestière Cokibafode. C’est qui les a permis d’analyser les conséquences de l’exploitation de la dudit concession sur le projet de développement communautaire et des droits de travailleurs mais également d’élaborer le plan de plaidoyer afin d’améliorer la gouvernance forestière en Equateur.

Déroulé dans une atmosphère d’échanger après les présentations sur les illégalités constatées dans la concession et celle de la société, cette séance s’est clôturée par une série de recommandations adressées aux différents acteurs clés.

Des recommandations et plan de plaidoyer produit par les participants :

En vue de contribuer à améliorer la gouvernance forestière dans la province de l’Equateur en République Démocratique du Congo, les participants à cette réunion, parties prenantes représentées, ont formulé à l’unanimité les recommandations et suggestions suivantes :

  • Au gouvernement provincial
  • Organiser les états généraux de l’exploitation forestière dans toutes ses facettes dans la province en vue de permettre aux acteurs de lever les options pour faire tirer profit de l’exploitation à la province ;
  • Suspendre l’exploitation de COKIBAFODE jusqu’à ce que le plan de gestion révisé soit disponible et accessible comme outil de gestion et de suivi de l’exploitation ;
  • Que le gouvernement provincial apporte de l’appui financier nécessaire à la coordination provinciale de l’environnement pour lui permettre de bien jouer son rôle dans le contrôle forestier notamment ;
  • Mettre en place le mécanisme de transparence permettant aux sociétés forestières de publier ces qu’elles payent à l’Etat et aux communautés et que les structures de l’Etat et les communautés publient également ce qu’ils reçoivent des exploitants forestiers ;
  • Eviter et faire éviter les interférences ainsi que toute forme de trafic d’influence qui sont des goulots d’étranglement dans le suivi des activités forestières par les acteurs parties prenantes.A l’Assemblée provinciale
  • A l’Assemblée provinciale
  • Que l’organe délibérant joue son rôle en faisant le contrôle de l’action gouvernementale ;
  • Que les députés provinciaux descendent sur terrain pour voir comment les communautés soufrent et fassent des propositions ;
  • A l’administration forestière
  • Jouer son rôle avec conscience et professionnalisme pour permettre à la province de tirer le maximum de profits de l’exploitation forestière ;
  • Que l’administration centrale des forêts soit incitée à plus de missions de contrôle forestier dans la province ; 
  • A la société civile :
  • Renforcer le travail en synergie pour un plus grand plaidoyer ;
  • Poursuivre avec la sensibilisation et vulgarisation des textes et instruments de gestion auprès des communautés et autres acteurs du secteur ;
  • Mettre en place un magazine de publication des informations sur l’exploitation forestière ;
  • Redynamiser en renforcer les capacités des structures de gouvernance locale en lien avec les forêts ;
  • Dénoncer conformément à la loi tous les cas d’illégalités et irrégularités constatées ;
  • Que la société civile pèse pour que les grandes réunions sur les forêts se tiennent à l’Equateur, poumon forestier de la RDC ;
  • A COKIBAFODE et secteur privé de bois
  • Respecter la loi forestière et toutes les mesures d’application en lien avec l’exploitation forestière du Pays ainsi que les normes et techniques d’exploitation durable des forêts ;
  • Que l’inventaire forestier soit réalisé pour faciliter une exploitation rationnelle et durable des forêts au niveau de la province de l’Equateur ;
  • Que la société par motif de conscience arrête l’exploitation dans les villages non couverts par le permis ni AAC jusqu’à nouvel ordre ;
  • Mettre en place le mécanisme de négociation et harmonisation avec les communautés riveraines des clauses sociales de cahier des charges de l’exploitation ;
  • De publier ce qu’elle paye à l’Etat;
  • Produire et se conformer au plan de gestion

Notons que la société COKIBAFODE qui exploite la concession forestière 008/20 située dans les territoires de Ingende et Bikoro dans la province de l’Equateur, fait partie des concessions octroyées en violation de moratoire. Elle a commencé les activités depuis 2018 sous le label de Maniema Union II qui, selon la position de l’administration forestière, avait succédé à la ITB dans sa concession 013/11 qui était rétrocédée à l’état congolais lors du processus de conversion des titres forestiers en contrats de concession forestière commencé depuis 2005

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